vendredi 8 mai 2009

mon ombre


Mon ombre me suit ou me précède
Mon ombre est le portrait de mes vingt ans
Mon ombre ne craint pas le pas à pas du temps
Si je la cueille de mes mains tièdes
Elle fuit me laissant désabusée
Reflet émoussé
Effacé


Elle joue quatre horizons sans passé ni futur
Elle tapisse les fossés franchit les clôtures
Elle se dessine comme la ligne sans son point
Elle fripe à l’ombre des arbres comme parchemin
Elle flotte entre les eaux du jour et de la nuit
Elle frémit sans renier sa forme au gris de l’ennui

Mon ombre ouvre ma route et la balaye
Mon ombre lisse mes cicatrices
Mon ombre rit de la blessure des ronces.
Si de la pointe légère du pied
Je la caresse sans la déchirer
Sans maladresse
Tendresse

Elle précipite les rencontres en eaux vives
Elle dérive à leur surface jamais captive
Elle se rit des faux pas trébuchés et des drames
Elle ne redoute pas les creux du vague à l’âme
Elle se déploie au pur d’un azur aquarelle
Elle coule à la vie comme eau sempiternelle

Quand je sors promener mon ombre
Je fuis pour elle la pénombre
Le bas côté pour âme sombre
Qui ne se complait que dans l’ombre

Alors, en grande lumière et sans encombre
Fidèle elle me suit ou me précède, mon ombre