mercredi 29 avril 2009

Sang papiers



Je gribouille en paresse à la rime
Pour coucher un poème à la frime
À l'amour, la beauté pondre un hymne
Un grand vent d'inspiration m'anime

Suis vre par le texte les images
Barbouiller de très savantes pages
Zut, je ne trouve plus le passage
Pour vous causer de ce si beau paysage

Sang demander l'aide de Benjamin
compter les pieds sur les doigts des deux mains
Trop dur, Je recalculerai demain
je garde ça au chaud dans mon sous-main

Papiers gelés dans bulle immobile
100 lieues au dessus des imbéciles
Si haut sur ma planète futile
J'accouche de deux phrases stériles

Dehors au très loin de moi la rue fait rage
On ne partage pas tous le même fromage

Je rature à la rime
frime de l'image
Rage sur ma page

La boule de papier s'anime
Gagné
Bien visé
Pile dans la corbeille à papiers

Jeté

Les mauvaises herbes


Abandonnant jardins et champs
aux plantes domestiquées et sélectionnées,
détruites aux désherbants
pour l'utile nourricier,
elles enjambent les fossés
franchissent les talus
prennent d'assaut les friches industrielles.
Ces indociles d'un monde aseptisé
de jardins publics ou pavillonnaires
en oubli de nature où tout pousse au carré
éclatent de couleurs non policées
aux graphismes intacts de jets désordonnés

Ce sont les herbes folles
couchées sous la toile en pique-nique,
foulées au cœur à corps des amoureux en maraude,
adoucissant la sieste de leur moelleux
dans la chaleur des après-midi d'été,
diffusant des senteurs odorantes,
foulées sous un pied en promenade
témoins des jeux de ballon des marmots
évadés pour un temps des cités verticales

Use et abuse, n'hésite pas
elles repoussent sans cesse,
les mauvaises herbes,
A la première pluie venue
repoussant le gravier,
verdissant les sillons aux pavés des rues
les pousses tendres glissent
en catimini au long des allées du square,
s'infiltrent dans le garde-à-vous des plantes potagères
brisent l'ordre établi
ignorent les clôtures
cassent le rectiligne
obéissent à leur loi pulsion de vie.
La terre la plus dure ne résiste pas.
Oiseaux et insectes complices
Les sèment à tire-d'ailes jusqu'à nos pots de fleurs

La main de l'homme sans regrets ni répit,
Arrache, bêche, sarcle, ratisse
Mais c'est insuffisant et toujours à reprendre
La tête de l'homme invente ces pulvérisations magiques
Désherbe intelligent jusqu'au particulier
Vaporise en ligne ses tue-herbes sélectifs
Sélectionne les meilleurs produits pour jardin propre
Trafique aux hormones de croissance
épuisant la plante la forçant à grandir
pour finir épuisée et mourir déformée

La terre se révolte
Les abeilles s'affolent
Et la source tarit
Les rivières oublient les fils d'argent
De la danse des gougeons et des ablettes
La caresse des libellules n'irise plus la surface des lacs
La mer s'offre aux méduses et aux algues toxiques
Et l'homme crève de sa démesure
Galopade effrénée du toujours plus
Du toujours plus vite

Son œil accroche encore parfois sentimental
le rouge du coquelicot
au bitume de l'autoroute sur l'aller des vacances
Jette un regard ému à l'enfants appliqué au bouquet
pâquerettes, printemps de son immeuble
La marguerite trouve encore grâce quand
je t'aime
Un peu , beaucoup, à la folie,
Plus du tout

Aujourd'hui, si tu franchis le pas hors des sentiers battus
Coule-toi modeste au ras des pâquerettes
Invente d'autres yeux
Pars à la découverte

Le soleil danse la marbrure des verts
Les fleurs du prunier sauvage nappent de frais
la raideur des fils électriques
La parcelle de ciel par la fraîcheur d'un bleuet
éclate dans la chaleur orage de bruyantes voisines
Dans la transparence solaire, un coquelicot en nostalgie
balance sous la brise son unique pétale
Les crassulas s'arrondissent de vert tendre et rosé
pour séduire une pierre qui ne résiste plus
Le chiendent s'élance et déchire le ciel
Un papillon blanc de ses trois pétales prend refuge
sous la voûte sombre et secrète du fouillis des herbes
Un éphémère géant satellise des graines parapluie
Et quelques piqûres mauves d'œillets sauvages
jouissent à contre-jour du halo solaire

Et si tu sais attendre, tu verras le ciel parsemé d'herbes folles,
S'approfondir encore et encore
Pour s'adoucir à la ouate blanche
du détour d'un nuage

La bourse ou la vie


La bourse ou la vie

Mains dressées sur les prisons d'un homme endormi
Fureur violence qui enfante les armes du massacre
Une langue inconnue, insondable barre au crayon sang
La vérité des bouches
Déchirant la pensée de ses billards de poux

Prolifération nucléaire
Partie décomposable indexée
Décroissance homothétique
Flux de produits nets
Analyse coût-avantage
Balance commerciale
Capital chômage

Des mains en vagues tristes tâchent
de chasser
De leur ciel les rapaces charognards
Jamais rassasiés
De ces

Prisons de l'ignorance
Prisons de l'imbécilité
Prisons de la destruction
Prisons de la consommation
Sans conditions

Le déséquilibre inter temporel glisse
Dans un sillage de friches stériles
Traverse l'âge des temps rapides
Ecrasant d'une pichenette des espoirs
sans futurs

Rêve de mains ouvrières
ouvrant la terre à tous
secouant le chacun endormi
Et des ponts franchissant les océans
sur des airs d'opéra

dimanche 26 avril 2009

Lune

Lune

Ce soir
je vois
la lune
se fendre
en deux
de rire

Rire salace qui capte
la mémoire
de nos journées
défuntes



défuntes de l’espoir
espoir de croire que le jour
qui sera demain
est plus clair que le jour
de ce jour

Mais elle sait
la garce,
la lune
perchée haut et clair
dans son ciel sans nuages
effacer les étoiles
qui ombrent sa clarté

Parce que
ce soir
elle a décidé
qu’elle serait
seule
à se fendre
en deux
de rire
rire de la connerie des hommes
qui ont grimpé haut
qui lui ont poché
un oeil,
son préféré, reflets bleutés

Z’en n’ont pas eu assez
d’amocher
la boule du dessous
celle
qui tournait
et boulait
de bleus et de couleurs
qui se la jouait clair de terre
à en rendre jalouse

La lune
qui se fend
en deux
de rire
de voir
terre
terne
poussière et fumée
à la dérive
ayant perdu jusqu’au clair
de
sa lune
qui se fend
en deux
de rire

Ce soir,
je crois
que
je devine
encore
un peu
la lune
qui se fend
en
et
Je
………….. rire jaune


04/09/2008

Brume rose


Brume rose

Sentir ta peau, mon amoureuse
ma tant aimée, ma langoureuse
frôler à y émerveiller
l'iris de mes yeux sitôt éveillés.
Tendre le doigt en maraude
ton suc adoré surprendre en fraude.
Au velours et soie de ton cou
me livrer entier sans tabous.

Apothéose
En brume rose


Lait blancheur au petit matin
bouche avide pendue à mon sein,
cannelle et vanille mêlés
je berce et respire mon nouveau né.
Rêvant tes à venir en chemin
j'encoquille ta main au tendre de ma main.
Je quête au voilé de tes yeux
la couleur de ta vie en je.

Symbiose
En brume rose


Je virevolte légère
grisée de mousseline éphémère.
D'un nuage traçant l'esquisse
j'ouvre amplement les bras et glisse.
Chevauchant sur l'aile des vents
tourbillonnent mes cinq ans.
Un rire musique cristal
éclate de mille pétales

Métamorphose
En brume rose


J'en appelle aux larges espaces
ma vie voilée au village crevasse.
Pièces glanées en décharges ouvertes
j'ai peaufiné dur ma mobylette.
Clandestine, mes quinze ans endiablés
roulent, désert d'or déroulé.
Le soleil rougit la poussière
le ciel boit à ma colère.

Grandiose
Brume rose




A vingt cinq ans j'ai vu pousser mes ailes.
Je balance et virevolte mes années contractuelles.
Mon rêve adolescent accompli je pilote
Avion de chasse ou bombardier, que m'importe

Sans souci
Et sans merci
Tenace
Je chasse

Je vis aux ordres
Sans en démordre
C'est ma mission
Sans digression

Un drone autonome
Implacable métronome
Piste sur le désert d'or déroulé
Nuage dansant sur terre brûlée

Le drone me l'a dit
C'est un ordre, j'obéis
Presser le lâcher de la bombe
Deux cent trente kilos qui tombent

Saute sauterelle
En explosion de cervelle.
Aquarellant mon écran vidéo
Dans le cockpit juste un halo

Virtuose
En brume rose



Fin d'une journée de braise.
Mes quatre-vingts ans me pèsent.
Je pose au pas de porte, sur mon banc
Veillant l'indocile,j'attends.
Un nuage à la dune s'anime.
J'en guette la piste infime
Ma fine fleur du désert, ma passion…
Très haut, d'argent, un avion

Nécrose
En brume rose


dans "la conduite de la guerre" William Langewiesche, explique qu'en Irak, les moyen employés sont disproportionnés. Suite à repérage de drones, sur une seule personne, une bombe de 230 kg peut être lachée. Les soldats appellent cette opération la "brume rose", parce que la bombe, en tombant sur la cible fait sur leur écran vidéo une brume rose. Livre vendu 3€, éditons Allia

08/09/2008

Soleil noir


Soleil noir,....à Josiane Nardi

Ce soir
La première
J’ai froid de toi
De toi et moi
Tripes aux abois
……..je sais

Elle
Chemine la ville
Imbécile
Immobile
Douleur en folie
Glisse
Ailes brisées
S’enlise
De lui
Désir

J’ai dans mon panier posé ce soir
Du pain à croûte épaisse
Larges tranches
Comme tu aimes
Large
Du vin nouveau
De Villargell
Parfum cerises de mai
Souvenirs
L’ail rose
Fort de parfum
Et larges gousses
Les trois dernières tomates
Rouges du jardin
Oeil sur le chemin
Je t’attends
Ce soir

Lui,
Enfermé
Menotté
À expédier
Paquet
Sans identité
Pour l’heure
A l'ailleurs
De nulle part

Les herbes de la friche sèche craqueront
Tu seras là ce soir
Tu m’as dit et j’ai vu
Deux chauves-souris
Pendues têtes en bas
Coquilles d’ailes
Au toit de l’appentis
L’eau entre
Dans le bassin
Arrosage au soir
Qui vient
Le pain tranché
Frotté d’ail et tomate
Fil d’huile d’olive
Je guette ton pas
Je t’attends
Ce soir

Elle
Tête embarbelée
Frontière
De désespoir
Une main
Une bouteille
Pas elle
De fête
Une main
Sur
Feu


J'ai deux planches pour un banc
Sciure balayée
Oublié
Ensemencer de sel
Le pain
Ombre devinée
Tu es là, tu poses là
Deux
Yeux bleus lavés
Dure journée
Joues grises à la barbe
Du soir
Ta main au dos du chien
Odeur sucrée, dernières framboises
Ma main boucle tes cheveux gris
Là,
Je n’attends plus
Ce soir

Lui
Les murs durs
Prison des espoirs
À ne plus croire
A ne plus voir
La fin
Le bout
De ce destin
Le vide
Au vide
De demain

Là,
La rue
Les cris
Le feu
Hurle
Sirènes
Le noir

Assis au même soir tombant
Deux,
Mêmes regards sur
Un sillon
Ouvert en terre fraîche
Mais,

Le soleil
Se couche
Noir
Ce soir

Suite à mesure d'expulsion, Josiane Nardi s'est immolée par le feu devant la prison de son compagnon

24/10/2008

vendredi 24 avril 2009

Pub-lions nous


(petite plaisanterie à partir de documents publicitaires authentiques)

Le savez-vous
J’ai un succès fou
Je suis mailée
Et débordée
je suis courue
et attendue
je vous le dis sans détour
j’ai des nouvelles chaque jour
mes talents de vendeur
sur le web et ailleurs
font fureur

C’est moi qui suis la meilleure
Pour ramasser tout vot’ beurre
J’ai les crocs
Tu craques
Tu raques
J’arnaque

Place nette dans votre maison
Pour liquidation
Vente privée, sur des produits
Soldés d'exception
Le top de la technologie
Notre Sélection
Madagascar, Barcelone, Tunisie,
Destinations

Je reste la plus maligne
Pour vous ferrer à ma ligne
Je te snobe
Tu gobes
Englobes
Ma daube

C’est le moment de craquer
A tous prix
Pas de stress pour la rentrée
Fantaisie
Achetez et convolez
Cliquez oui
Pour quelques privilégiés
C’est ici

Je n’ai jamais eu de blème
Mes bons plans
Vous dire que je t’aime
Ardemment
Optimisez le système
Déploiement
Idéaux à la semaine
Rataplan

Je reste la plus maligne
Pour vous ferrer à ma ligne
J’ai la foi
Tu y crois
Sans effroi
T'es ma proie


Message personnel :
Votre nuit de toutes les tentations
A minuit, il sera trop tard, action
Laissez-vous éblouir ,nouvelle collection
Epanouie, devenez la femme unique
La nouvelle garde-robe en un clic !
Pour éclipser toutes vos rivales
Désodorisée aux senteurs estivales
Sans rides de surface, lissée de l’intérieur
Choisir lifting et botox sans douleur
La nouveauté met vos sens en éveil.
Les stocks diminuent, voyons, on se réveille
Venez relever ce défi, décrochez la lune.
Acceptez bonheur , jeunesse et fortune
Croquez neige en janvier, en août le Pacifique
Offrez-vous la vie de mondes authentiques

Les collants qui ne filent pas
L’assurance anti- trépas
Le décor de la pampa
Le masseur à cellulite
Les poignées en bakélite
La lotion pour gingivite
La ceinture à taille fine
La bougie sans paraffine
La pommade à bonne mine
La poubelle sans les odeurs
Le ménage à toute vapeur
Le fil à couper le beurre
Un canard pour les WC
Une pelle à amasser
Les sous dans votre panier

Non, là, y’a erreur,
Ça c’est notre job
A chacun ses Privilèges

De cet univers
À découvert
Quoiqu’il en soit,
Ne doutez pas
Votre créateur en pouvoir d’achat
Y pourvoira

Non, vous ne rêvez pas.
Oui, osez chouchoutez
Votre jardin secret,
Sûr vous y gagnerez,
La planète avec, juré, craché
Croix de bois
Crois de fer
Si je mens
Je vais en enfer

Ne payez rien avant 1 an
Et en cadeau :
Bingo!
1 arbre planté
2 peluches offertes
3 ampoules économies d’énergie.

Cadran solaire et faux ami,
Parlent tant que le soleil luit,
Et se taisent quand il s'enfuit...

Il y a plus de fous acheteurs
Que de fous vendeurs.
(proverbes français)


09/04/2009

Biotiful girl



Je suis un’ bio, biotiful girl
Je coule comme eau de source
Je veux la planète douce
Je suis un’ bio, biotiful girl

Sur ma fenêtre de cuisine
Je cultive mes herbes fines
Je dispose des graines bios
Pour nourrir les petits zoziaux
Je récolte l’eau de pluie
J’en arrose mes semis
J’fais pipi sur des copeaux
Pour ne pas gaspiller l’eau

C’est moi la bio, biotiful girl
Je vois bien que le temps passe
Et vient la fonte des glaces
Mais je suis une bio, biotiful girl

Je me débarbouille à d’argile
Pas de bain mais une bassine
J’élabore tous mes parfums
Essences de roses ou jasmin
Huile d’argan pour ma peau
Surtout pas de crème en pot
Je mélange mes eaux florales
En suivant mon thème astral

C’est moi la bio, biotiful girl
Je pense à la couche d’ozone
Je n’agis pas comme une conne
Car je suis un’ bio, biotiful girl

Je me régale de riz complet
Accompagné d'algues c’est parfait
Mon pain est pétri à la main
Avec du pélardon, divin!
Des culottes en coton
Pulls en laine de mouton
Je le répète à tout va
L’équitable y’a que ça

C’est moi la bio, biotiful girl
Je constate la décroissance
D’une société déliquescente
Car je suis un’ bio, biotiful girl

Pourtant je dois avouer
Il m’arrive de déroger

Si je veux trouver un mec impec
Il faut que je le séduise sec
Mes birkenstock sont remisées
Je m’offre un look bien plus branché
J’enfil’ des bottes à talons
String, décoll’té, bas nylon
Rouge aux lèvres, noir aux yeux
Parfum vaporeux capiteux

Je suis un’sex symbole girl
Une robe moulante perverse
Je traque, et chasse sans complexe
Je suis un’sex symbole girl

Quand je ferre à mon hameçon
Celui qui passe le mur du son
Je le ramène sous mon toit
S’il ne se montre pas maladroit
S’il passe les premiers tests
S’il n’est pas trop indigeste
S’il copine avec mes chats
S’il n’est pas prêchi-prêcha

Moi, the best des biotiful’s girl’s
Je le mets vite à la page
Plus question de dérapages
J’en ferai un bio , biotiful man
Un bio, biotiful man


12/04/2009

vendredi 17 avril 2009

Isoquant


Isoquant

Iso sur son quant à elle remonte les ribambelles
du jour jusqu'au mal de l'azur

Elle farfouille la ligne horizon à en extraire
les sauvages embruns du clair de terre

Iso chevauche les souffles du large
pour agonir de ses cris rauques
les toits scellés des secrets des hommes

Des graffitis de sa souffrance
Elle écorche les échos des murs de ta nuit

Enfin, quand tombe l'ombre nacrée des brumes
sur les blanches falaises de Caux
Iso se coule à la scie des roches
et
croque, croque, croque
chaque grain de sable du large
pour que grince chacune de tes dents

Pour un verre d'eau



Pour un verre d'eau


C'était un temps,
le temps d'avant
pas celui du toi,
pas celui du moi
pas celui du lui ni celui de l'autre
mais le temps d'absence
le temps du néant

Un temps mille fois plus brûlant
un temps un milliard de fois plus dense

Etoiles et galaxies ne rêvaient pas nos nuits d'été

Puis,
dans un univers devenu suffisamment éparpillé
la lumière joua à se propager

Ce fut la grande combinaison
en valse d'électrons et noyaux atomiques
ce fut le temps du feu
ce fut le temps du noir

La lumière dansait toujours l'univers
ne trouvant où poser ses rayons

La terre bouillait son énergie enfouie
et creva de volcans pétaradants
libérant l'eau profonde de son manteau.

L'univers profitant de la fête
bombarda quelques comètes

La terre s'enroula douillettement dans un manteau nuages
et lâcha le déluge
se berçant à la naissance des océans
dans le bleu de ses vagues
le gris de ses tempêtes
le noir scintillant de ses nuits sans lune
et le balancement des marées

Là commença le temps de notre temps,
le temps musique des notes cristallines
gouttant de la source voisine
le temps du verre d'eau fraîche
par temps de grosse chaleur

Au sommeil de la sieste
un verre abandonné
et la lumière , narcisse
jouant de ses reflets

Mes infinitifs du dimanche matin


Mes infinitifs du dimanche matin

Se lever tôt, à l'heure hirondelles
gambader l'escalier pour le frais du pavé
marquer un arrêt
écarter les bras et tourner
ravir l'air de l'entre deux fenêtres

Ouvrir la boîte à café
faire couler l'eau
en avaler un grand verre
allumer le gaz sous la cafetière
s'appuyer à la rambarde du balcon
observer les oisillons sur le fil télé du voisin
glisser sur toboggan, recommencer sans cesse
veiller à l'extinction des dernières étoiles
laisser flotter l'odeur de café noir
la mêler à celle du jasmin, rafraîchie de la nuit
guetter le sifflement de la cafetière italienne
verser dans une vieille tasse de fine porcelaine
se brûler le bout de la langue comme j'aime

Préparer la décoction du bain à venir
mélanger laurier et lavandin pour la garrigue
saupoudrer d'algues paillettes avant goût d'eau de mer
pétrir argile rouge et huile d'olives odorantes
masquer le visage couleur d'eldorados jamais vus
rire au miroir des dents d'un sioux sur sentier de la paix
couler au fond le plus tiède de l'eau du bain
surveiller de l'oeil le soleil pointer chaud au rideau
laisser flotter les cheveux longues tentacules souples
les dégouliner le long du dos-la chaleur gagne du terrain-
essayer une robe puis une autre
la jeter au parquet de ce jour de repos
dénouer les cheveux, narguer ceux qui sont blancs

Chausser chaussures blanches, orteils en éventail
remonter la rue pavée jusqu'à la "Passejada"
choisir le café de la tour Campanyo
commander un banyuls, verre perlé de rosée
fermer tout doux les yeux au sucre de son parfum
humer le filet d'une tramontane en vadrouille

Au balancement des plus hautes branches
vieillir de plaisir sous les platanes

Tramontane d'octobre


Tramontane d'octobre


Se fardant toute la nuit,
Le ciel pommelé gris souris
Cabotin sitôt matin
Se déploie coton câlin
Enrobant le Canigou
Pour caresser le Ventous.
A la bordure du toit
Musique de lit pour toi et moi
Trois gouttes en pluie chatouillent
Eau qui gazouille, jamais ne mouille.

Jouant musique crescendo
Diminuendo puis staccato
La tramontane donne la voix.
De mur en mur la rue tournoie.
Claque craquements,
Concerte sifflements,
Souffle longs chuchotements
Pour ample reprise d’élan.
Grande nettoyeuse céleste
Achève son œuvre d’un geste
Poussant, délitant sans ambages
De gris à blanc derniers nuages


Les belles de nuit balancées
En longue grâce matinée
S’oublient dans le jour si pâle
Sur une flemme automnale.
Laissant béantes couleurs corolles
De leur temps perdent la boussole.
A la pierre de ma porte
Leur prêtant sensation forte
Hautes étoiles blanc jasmin
Grisent encore de leur parfum

Square Fontaine d’amour,
Tous azimuts et sans détours
Le micocoulier gîte et mitraille
Furieuses décharges bataille.
Sans arrêter de trajectoire
A ses billes dures et noires,
Il ouvre sur la rigidité pavée
Marelle pour chats à nuit coulée.
Bancs abandonnés à la tourmente
D’un jour plus serein en attente.
Chemin en marche détachée
Au long des 'feixes' abandonnées..


La vigne sauvage,vrille guirlande jaune
Les chênes niant les couleurs d'automne
Décroche ici ou là des notes de sang
Aux traits d'un soleil pâle virant blanc
La tramontane a travaillé le châtaignier
Bogues acérées dans les plis du fossé,
Coups de talon, pour que rondes et lisses
Boules arrondissant la poche se glissent.
Brûlures à la main, au chaud des orties.
Coin de ciel d’été, tendresse en oubli,
Souvenir azur des clochettes campanules
Pensées irisée, légèreté de bulles.

Sauvagerie du chant à découvert
Frisent les feuillages de jaune à vert
La tramontane vibrante domine.
Sans résistance le corps s’embobine
En souples et amples vagues tapage
Tisse cheveux déroulant au visage.
A l'entrée du village,les jardins s’amollissent
Citrons et oranges par les sucs s’arrondissent
Les grenades brunies se fendent à sourire
De mille et un grains en rosée de plaisir.
La belle adoucissant sa chevauchée tempête
Au soir camaïeu bleu,s’endort dans sa palette.


06/10/2008

Griseline Luce


Luce ouvre son œil vert, puis le 2ème, encore embrumé. Elle pose ses deux pieds bien à plat sur la branche qui la soutient. Une caresse au ciel tout de douceur et elle lance sa promenade matinale. Sa toute petite taille lui autorise ici toutes les fantaisies : plongeon dans une source de bleu, bond à l’or d’un soleil qui réchauffe sans brûler. Elle saute et gambade dans les herbes hautes. Les fleurs sauvages ne plient pas sous ses roulades. Elle pousse les portes des maisons du village, pas une grince ou claque. Mais à l’instant précis où le soleil, le vrai, celui du dehors, commence à dorer les champs, elle regagne prudemment son arbre avant qu’IL ne se réveille.
Elle pense de moins en moins à sa vie passée. Quand la peur la gagne, elle récite sa formule magique :
«Tire fort ta langue au gris du temps qui pleure
Croque à dents pleines dans le monde des couleurs
Saute la marelle pavée de terre à cielouvre ton chemin de vie sur un rayon de miel»
Les contes débutent toujours par « il était une fois ».
Pour Luce, tout commença il y a dix ans, dans une rue du presque bout du port.
Cette rue craque de poussière grise sous la chaleur impitoyable de juillet. Les gros camions du ferrailleur du coin en travaillent les pavés, déchaussés comme vieilles dents. L’herbe refuse de pousser là. Il n’y a plus d’oiseaux pour en semer les graines. C’est la rue de l’oubli. Les porte-conteneurs ont remplacé les navires au ventre gonflé des marchandises du monde. Les marins ne prennent plus le temps des escales et les cafés désertés ont fermé. Seules les grues géantes animent des ombres de leur flèche les toits des maisons dont les « à vendre » n’attirent plus personne. Carton ou planches remplacent vitres et portes brisées.
Griseline habite là.
D’abord, ce fut une enfant comme une autre, avec des parents, des copains d’école. Elle apprenait même plutôt bien, toujours sérieuse, irréprochable jusqu’au jour où elle fut victime d’un des plus redoutable mauvais sort qui soit, le mauvais sort du temps gris.
N’importe qui peut le croiser n’importe où. Si ça vous arrive surtout évitez de le regarder en face, tournez vite les talons et courez pour ne pas être rattrapé.
Griseline le savait, mais ce jour là, traînant son ennui elle se laissa surprendre et sa vie changea du tout au tout.
Tout d’abord, elle arrêta de grandir, puis elle se mit à rapetisser. Contaminée par la couleur de la rue, elle passa du rose de l’enfance à la grisaille, jusqu’à être avalée par l’absence de couleur. Impossible de retourner à sa vie d’avant

Elle s’installe dans une maison abandonnée. Elle sait que pour ne pas se perdre dans le temps après s’être perdue dans l’absence de couleur, il lui faut une solide discipline.
Chaque matin, au lever du jour, elle tend la main pour stopper la sonnerie d’un réveil imaginaire, repousse aussitôt le morceau de lainage qui la couvre. Après avoir ouvert son œil gris puis son oeil couleur de brume, elle pose en même temps ses deux pieds bien à plat sur le pavé. Elle a entendu dire que se lever du mauvais pied porte souci pour toute la journée. Comme elle hésite toujours entre le gauche et le droit, sa tactique se révèle la plus sûre, elle n’a vraiment pas envie de découvrir s’il existe pire qu’une journée grise morose!
Une goutte d’eau pour toilette rapide, les doigts embrouillés dans ses cheveux filés de blanc, elle pousse le bout de carton qui lui sert de porte et passe dans la rue.
Ce matin est un matin, exactement comme un autre matin.
L’automne est là. Ses nuages lourds de pluies retenue s’écorchent aux plus hautes tours du quartier,
le vent soupire les odeurs d’algues à marée montante. L’ennui transpire son eau noire du caniveau à l’égout voisin. Griseline ferme les yeux. Elle les ouvre lentement, très lentement afin de vivifier la lumière incolore entre les
rais de ses cils. Elle se fige sur une lueur insolite, attend et attend encore pour ne pas la perdre. Ses yeux
larmoient et la lueur s’estompe, disparaît. Elle découvre alors 3 brins d’herbe tendre. Elle s’en approche, les yeux écarquillés. Chose étrange, l’herbe se décolore petit à petit. Griseline pense que tout est retourné à l’ordre du gris de la rue.
De retour chez elle, elle distingue sur le mur deux minuscules traces vertes. A chaque fois qu’elle déplace son regard, les traces se déplacent. Intriguée elle court dans sa chambre, frotte un éclat de miroir poussiéreux et s’examine de bas en haut : jambes grises, corps gris, bras gris, le cou , le visage…tout paraît normal…oh ! les yeux… colorés du vert de l’herbe trop longuement contemplée !
Griseline patiente de longues heures, espérant un retour à la normale. En vain. Le vert se renforce, éclate de lumière. Après la joie, naît l’inquiétude. Comment passer inaperçue avec ce vert dans tout ce gris !

« Si je suis vue, on va me capturer, m’exhiber comme un monstre, m’enfermer dans une cage à grillons pour amuser les enfants, les scientifiques voudront m’étudier en laboratoire ! »
Elle pleure longtemps avant de se résigner à la fuite.
A la nuit tombée, elle prend la route, les yeux baissés. Consciente qu’avec sa toute petite taille, elle ne peut aller
bien loin, elle pense aux camions nombreux sur l’avenue du port. Elle arrête son choix sur « Déménageurs du sud ». S’accrochant aux aspérités du pneu, elle se hisse tant bien que mal jusqu’à une cachette. Quand le moteur démarre, elle pense que sa tête va exploser, elle s’accroche pour ne pas tomber à cause des vibrations. Le bitume défile, gris, rassurant. Elle a du dormir longtemps.
Un coup de frein la jette au sol et elle roule sur le pavé. Après tous ces efforts est-elle revenue à son point de départ ?

La lumière éblouit, impossible d’y voir. Elle se décide à bouger. Non, elle n’est plus dans sa rue. Ici,les pavés passent de la couleur argent au noir mat. Les façades s’affichent en lignes multicolores, couvertes de plantes grimpantes diffusant encore des odeurs de jasmin. Griseline découvre le bleu inconnu d’un ciel caressé par le balancement des branches de platanes géants. Les images admirées dans ses anciens livres d’école lui paraissent maintenant bien ternes !
Elle réalise alors qu’elle est toute grise dans ce monde de couleurs, encore et toujours différente, monstrueuse.
Cachée au creux d’un platane, bercée des mots chantants d’un accent inconnu, elle attend la nuit.
Après avoir grappillé les miettes tombées des goûters d’enfants, calmé sa soif à l’eau claire du ruisseau qui court le village elle reprend sa route. Au bas de la rue, s’ouvre un sentier juste à sa taille. Creusé dans une friche, il étale la couleur des dernières fleurs de la saison. Sous chaque pas naît une odeur nouvelle. Au loin, un arbre brille sous la lune de mille pommes d’or.
Elle approche. Les kakis éclatés éclaboussent l’herbe d’un sucre orangé. Griseline, tentée, écarte délicatement la peau fine d’un fruit pour se baigner d’une pulpe aussi douce que le miel et ferme les yeux, épuisée.
Au lever du soleil, elle pose ses deux pieds au sol, comme d’habitude. Quelle n’est pas sa surprise en se découvrant orange de la tête aux pieds. L’eau de la source voisine n’y change rien. Après avoir longuement réfléchi, elle réalise qu’elle prend la couleur de ce qu’elle regarde longtemps. Le gris de la rue, le vert des brins d’herbe et maintenant l’or des kakis. Elle n’est pas victime d’un mauvais sort mais d’un pouvoir qu’elle ne maîtrise pas.
Pour vérifier son hypothèse, elle se roule dans l’herbe et au bout d’un moment devient toute verte. Elle se couche sur le sol et fixe le ciel d’un bleu intense, son corps entier vire à l’azur. Elle s’essaye sur un coin de terre, rouillé de feuilles de vigne et se transforme à nouveau. Pour ne plus subir ce pouvoir, il lui faut s’entraîner. Cet endroit désert convient : les kakis pour nourriture, l’eau de source pour la soif, les couleurs de la nature en friche comme terrain d’expériences infinies.
Protégée de la fraîcheur nocturne enroulée du duvet semé par les tourterelles, elle s’éveille couleur gris tendre, sans en être effrayée.
Au bout de quelques jours de travail acharné, elle est parfaitement au point, capable de changer de couleur instantanément et à volonté.
Elle se lance d'un pas alerte sur le sentier. Elle découvre un potager, aux formes arrondies où les légumes ne poussent pas au garde-à-vous. Elle court sur ce tableau vivant se colorant au blond des cœurs de salade, au rouge sombre des feuilles de betteraves, au vert sombre des poireaux.
Fatiguée de ses jeux, elle approche à pas feutrés de la caravane qui ferme le chemin.
Rien ne bouge, aucun bruit. Les couvertures accrochées aux vitres ne frémissent pas. Enhardie par le calme du lieu, elle s’accroche aux pierres, genoux et mains griffées, parvient au seuil de la porte entr’ouverte et glisse son œil gris .Un grand escogriffe, pieds nus terreux, le visage taillé à la serpe couvert d’une barbe d’au moins trois jours se tient là, comme suspendu à son pinceau. Seuls vivent deux yeux ouverts au grand large du bleu.Griseline glisse alors son œil de brume, juste pour voir un peu mieux. Elle se fige voyant à la pointe du pinceau une goutte de peinture verte, celle de son premier brin d’herbe, la couleur qui avait fait décoller ses talons pour tenter l’aventure.
Elle est arrivée.
La porte est calée par un outil de jardin, lourd du travail de la terre. Griseline doit se faire fine, plus fine encore. Après la tête, elle réussit à passer le bras, l’épaule. Le corps n’a aucun mal à suivre.
Petite souris, elle se coule au ras du sol jusqu’aux pieds du peintre toujours absorbé. Je ne risque rien, pense-t-elle, ce n’est qu’un homme de pierre.
Elle se pose sur l’ongle du gros orteil gauche. Et elle observe : devant elle une route s’ouvre sur un paysage éclaboussé de soleil, l’eau de montagne ruisselle frais jusqu’aux premières pousses du printemps. Tout là-haut, un ciel déroule sa transparence bleutée.
Décidée, elle commence son ascension, longue, patiente agrippée à la côte velours du vieux pantalon, trébuchant dans les mailles grossières du pull de laine. La main rugueuse des travaux des champs se révèle terrain facile. Mais le pinceau, c’est une autre affaire. Elle glisse, se retourne tête en bas à plusieurs reprises. Surtout, ne pas regarder le sol, viser un point fixe et s’y tenir : le vert, tout au bout.
Heureusement, le peintre ne bouge pas un cil.
Griseline se fond en douceur au creux de la peinture. Comme éveillé d’un long sommeil, le peintre approche son pinceau de la toile et ignorant pourquoi, il écrit Luce du plus beau vert connu, en lieu et place de sa signature.
Il ne voit même pas le minuscule bout de fille ruisseler du rire cristallin de la source voisine, effectuer en ce jour d’hiver un passage définitif du gris à la lumière.
Depuis, quand le peintre s’absente, elle s’autorise des galopades effrénées dans ce tableau où il a réuni toutes les couleurs du monde

Parfois, quand il dort, elle se glisse plus légère que plume de tourterelle et lui chante au creux de l’oreille:

«Tire fort ta langue au gris du temps qui pleure
Croque à dents pleines dans le monde des couleurs
Saute la marelle pavée de terre à ciel
Ouvre ton chemin de vie sur un rayon de miel

Vois les camions, les trains, les avions, les bateaux,
Boucle ton sac, roule tes toiles sur le dos
Déploie lune et soleil sur les toits de la ville
Le temps gris de l’ennui s’enfuira inutile

Suivant le long ruban tendu de terre à ciel
Balayant la grisaille de leur joie torrentielle
Les enfants de couleurs bondissant audacieux
Oseront regarder la vie droit dans les yeux »

à deux voies

A deux voies


As-tu vu ce bleu matin?
J’abandonne la ville fière de ses murs à gratter le ciel faute de ne plus le voir
Je traverse la forêt et laisse les ombres en place.

Je dis:
-- chez moi, j’ai le thé rouge fraise et bleuet que tu aimes, dans un grand bol pour les mains froides
Tu réponds:
-- j’suis pas un poète
Mais je sais ce qu’est un toboggan

Je dis:
-- Viens, pour la perceuse, les chevilles, les vis, tendre mes murs de tes toiles
Tu réponds:
-- j’suis pas un poète
Mais je sais ce qu’est une échelle pour monter au balcon

Je dis:
-- j’ai de la musique à faire rêver tes oreilles quand le soir déroule ses heures sombres
Tu réponds:
-- j’suis pas un poète
Mais je sais, avant il faut jouer la sérénade et décrocher la lune sous les étoiles

Je dis:
-- je cuis les œufs au plat à l’huile d’olive… et si je coulais un fond de vodka bison, à brûler toutes les glaces de décembre?
Tu réponds:
-- j’suis pas poète
Mais je sais, sous de bons draps il fait toujours bon en hiver

Je dis:
-- Une lampe allumée ouvrira les palettes de la nuit à tes pinceaux et tes huiles
Tu réponds:
-- j’suis pas un poète
Mais je sais imaginer une prairie ondulant sous le vent

Je dis:
-- j’ai le cœur entoilé de brumes
La vigne rouille la terre des chemins
Les herbes sèches volutent de fumée
Je pose le doigt sur les nouvelles du monde

Tu réponds:
-- L’herbe de bison
Si proche du fond
Du bout des lèvres au goulot
Du bout des doigts
Herbe de bison

Je te dis:
Chut!!!
Monte l’échelle
Pas au balcon
Ni étoiles ni lunes
Pointe deux clous au mur
Accroche tes couleurs
Donne de la lumière à ce soleil d’hiver

Tu me réponds:
Je sais qu’un marteau ne sert pas qu’à se frapper sur les doigts
Mais j’suis pas un poète


Une conclusion s'impose: 'l'amour sans une certaine folie ne vaut pas une sardine!' (proverbe espagnol)